FAQ

Je ne parle pas allemand. Est-ce que je peux quand même inscrire mon enfant dans un cursus bilingue ?

Il n’est pas nécessaire d’être soi-même germanophone ou dialectophone pour pouvoir inscrire son enfant en école bilingue. En réalité, beaucoup de parents dont les enfants fréquentent les filières bilingues ne parlent pas allemand ou alsacien. Les enfants deviennent facilement bilingues même si à la maison on ne parle qu’une seule langue.

Je ne connaissais pas l’existence des classes bilingues et mon enfant est scolarisé en classe monolingue. Puis-je l’inscrire dans une classe bilingue ?

OUI et NON. Tout dépend en effet du niveau dans lequel votre enfant est actuellement scolarisé.
L’inscription dans la voie bilingue peut se faire à tous les niveaux de la maternelle (petite, moyenne ou grande section), sans aucun problème.
Aucune condition d’accès, aucun test d’entrée n’est requis à l’inscription. Toute famille qui le souhaite peut inscrire son enfant en cursus bilingue à l’école maternelle, sous réserve de l’existence d’un cursus bilingue dans la commune.
Toute intégration en cours de cursus, à partir de l’entrée à l’école élémentaire, est soumise à une évaluation des compétences linguistiques de l’enfant de la part du conseiller pédagogique en langues, afin de vérifier sa capacité à tirer profit d’une scolarisation dans un cursus bilingue, sans risquer de le mettre en situation de difficulté scolaire.

Comment faire s’il n’y a pas de classe bilingue dans ma commune ?

Il convient de formuler une demande de dérogation de secteur auprès de la commune de résidence et de l’éventuelle commune d’accueil. Cette dérogation est soumise à l’accord des maires concernés.
Une demande d’ouverture d’un cursus bilingue dans votre commune de résidence peut également être déposée auprès du rectorat, mais ceci doit être fait au moins un an avant la rentrée scolaire visée.

Qui peut demander une ouverture de classe bilingue paritaire ?

Une ouverture de pôle bilingue en maternelle et de section bilingue au collège peut être demandée par des élus ou par un groupement de parents d’élèves des communes concernées ou bien encore par les services de l’Éducation nationale. La demande s’inscrit dans le cadre d’un développement progressif et cohérent de l’enseignement bilingue dans l’Académie et dans la perspective d’une offre raisonnable de proximité.

Qui décide de l’ouverture d’une classe bilingue ?

C’est une instance académique de programmation, de développement et de suivi des pôles bilingues, placée sous l’autorité du recteur, composée de membres des services de l’éducation nationale et de représentants des collectivités territoriales co-signataires de la Convention, qui étudie les demandes déposées et propose au recteur la liste des instructions à mener, selon des critères définis.
Au regard des éléments recueillis dans le cadre de l’instruction menée par les inspecteurs de circonscription en lien avec les maires des communes concernées, la commission émet un avis et formule des propositions d’ouverture au recteur.
Le calendrier de la procédure académique détaillée est consultable sur le site de l’Académie.

Quelle est la différence entre bilingue et bi-langue ?

Les classes ou sections bilingues concernent le cursus bilingue français-allemand.
Les sections bi-langues correspondent à l’apprentissage de l’anglais parallèlement à l’apprentissage de l’allemand, et ce dès l’entrée au collège.

Comment fonctionne une section bilingue par rapport à une classe bilingue ?

Quand le nombre d’élèves n’est pas suffisant pour constituer une classe à part entière, le groupe d’élèves bilingues est intégré à une (ou plusieurs) classe(s) monolingue(s) durant les deux jours de français, ce même groupe étant pris en charge à part, durant les deux autres jours, par un autre enseignant pour la partie allemande.

Comment faire pour que mon enfant puisse tirer tout le profit du bilinguisme ?

Il est surtout important que vous lui apportiez votre soutien à la maison.
Si vous êtes germanophone ou dialectophone, vous pourrez :
– lire avec votre enfant et l’écouter lire
– parler de sujets aussi divers les uns que les autres, son vocabulaire s’enrichira d’autant.
– montrer tout votre intérêt pour le travail qu’il a à faire à la maison. Proposez-lui votre aide si nécessaire, sans prendre sa place bien évidemment !
Si vous n’êtes pas germanophone ou dialectophone, ne vous inquiétez pas, vous pourrez quand même l’aider :
– en utilisant des livres bilingues (le texte en français vous permettra de situer l’histoire)
– n’hésitez pas à prendre des livres simples en langue allemande. Votre enfant sera très content de vous aider à lire en allemand ! Il existe également des livres accompagnés d’une cassette, cela peut constituer une aide intéressante.
– n’oubliez pas que les enfants adorent parler des images qu’ils voient au fil des pages ; aidez-les dans la langue qui vous met le plus à l’aise.
Dans tous les cas, mettez le plus possible votre enfant en contact avec la langue allemande en dehors du milieu scolaire. Vous avez l’avantage d’habiter une région transfrontalière, profitez-en : marchés de Noël, petits achats, spectacles, séjours en immersion, … Sans oublier les livres, CD, DVD que vous trouvez outre-Rhin et les programmes pour enfants des chaînes allemandes.

Qu’est-ce que la langue régionale ?

En Alsace, le terme « langue régionale » inclut les divers dialectes parlés dans notre région. Leur forme écrite, commune à toutes les variantes orales, est l’allemand standard. C’est bien l’allemand standard, le Hochdeutsch, qui est enseigné dans nos écoles, même si des activités dialectales ne sont pas exclues, sous forme de comptines ou chansons en alsacien, notamment à l’école maternelle.

Et pourquoi pas l’anglais plutôt que l’allemand ?

D’abord bien sûr parce que l’on est en Alsace, et que la langue régionale est le Hochdeutsch (version écrite du dialecte).
Mais aussi parce que les linguistes ont démontré que le bilinguisme ne peut fonctionner que s’il s’enracine dans le vécu des enfants. Une fois acquis les réflexes de passage naturel d’une langue à l’autre, l’enfant pourra beaucoup plus facilement apprendre d’autres langues car plus on connaît de langues, plus il est possible d’en apprendre de nouvelles.
Enfin, le « tout anglais » ne va pas dans le sens du multilinguisme qui est une richesse en Europe et tout particulièrement en France.
« L’apprentissage précoce d’une langue incitera l’enfant à acquérir d’autres langues étrangères. Cet itinéraire conduira ces enfants multilingues à être les Européens de demain. [Par contre], l’anglais, étant donné son statut officieux de langue universelle dissuade d’apprendre d’autres langues ».
C.Hagège, L’enfant aux deux langues.

Deux langues pour mon enfant, ce n’est pas trop à son âge ?

De nombreux préjugés ont longtemps circulé en France à propos du multilinguisme, ce qui explique un certain retard dans ce domaine comparé aux autres pays européens. L’un des plus répandus consistait à s’inquiéter pour l’enfant qui serait littéralement surchargé par la coexistence de deux langues dans son cerveau tant et si bien qu’à la fin, tout se mélangeait dans sa tête. En fait, 30 ans d’expérience de bilinguisme au Québec, Pays de Galles et ailleurs ont prouvé que c’était exactement le contraire. Aujourd’hui, plus encore que ces expériences fructueuses, les progrès de la neurologie et de l’imagerie médicale démontrent que le bilinguisme précoce loin d’embrouiller les esprits favorise bien au contraire l’épanouissement.
« Chez les jeunes enfants, il y a énormément de neurones et les connections se font donc beaucoup plus facilement que chez l’adulte. Tous les neurones qui ne sont pas utilisés chez l’enfant finissent par disparaître. On a donc tout intérêt à exploiter les facultés du cerveau plutôt que de prétendre que ce serait une surcharge. »
N.Richard, orthophoniste.

Mon enfant ne maîtrise pas encore la langue française : ne vaut-il pas mieux attendre avant de l’exposer à l’allemand ?

Si la prononciation d’une langue étrangère est facilitée par une situation d’apprentissage précoce, on ne peut néanmoins occulter un point de vigilance, à savoir que l’enfant entre mieux dans l’apprentissage d’une seconde langue quand sa langue maternelle est déjà un tant soit peu maîtrisée, du moins en phase de structuration (lorsque l’enfant fait des phrases simples compréhensibles par d’autres personnes que les parents).

Mon enfant n’aura-t-il pas de retard ou de lacunes en français ou en mathématiques ?

L’expérience montre que plus un enfant a la chance d’apprendre de langues, plus il les maîtrise.
L’apprentissage d’une langue vivante, non seulement ne nuit pas à la maîtrise du français, mais contribue au contraire à aiguiser la capacité de l’enfant à mieux comprendre la singularité et les similitudes avec les autres langues.

Pourquoi dès la maternelle ? 

« C’est entre 3-4 ans que la capacité d’apprentissage des langues est maximum. C’est là que les capacités de mimétisme, sur quoi est fondé l’essentiel de l’apprentissage d’une langue, sont maximum. Après 13 ans, l’appareil phonatoire et articulatoire se fige, ce qui explique que les adultes ont tant de mal à apprendre les langues étrangères ». 
Claude Hagège – Linguiste
« Entre zéro et 7 ans, c’est l’âge du langage : il se construit, selon l’environnement linguistique, à la faveur d’un, deux ou trois codes. D’où une base de données linguistiques, chez le bilingue et le plurilingue précoce, plus riche, plus vaste et plus flexible, avec une attention accrue, même si elle est inconsciente et involontaire, aux différences formelles entre langues et au sein de chaque langue ». 
Gilbert Dalgalian – Directeur pédagogique de l’Alliance française.
Plus on commence tôt, mieux cela vaut ! Plus l’enfant est petit, plus son oreille a des facilités à accepter des sons nouveaux et plus sa langue a des facilités à les prononcer naturellement sans effort car pour lui, ces mots ne sont pas étrangers !

Mon enfant s’exprimera-t-il en allemand dès l’école maternelle ?

Les enfants ne vont pas s’exprimer tout de suite en allemand : ils ont bien entendu le droit de réagir en français, même si l’enseignant ne s’exprime qu’en allemand. La compréhension de la langue allemande est la première compétence langagière visée : dans un premier temps, les enfants sont invités à participer de façon non verbale.
Au fur et à mesure de leur scolarité à l’école maternelle, ils commencent à reproduire des chansons, des comptines, des phrases ritualisées, avant de se lancer dans une expression plus spontanée…

Mon enfant apprendra-t-il à lire en français ou en allemand ?

A l’heure actuelle, les élèves de CP apprennent à lire concomitamment dans les deux langues mais les combinaisons graphophonétiques spécifiques à la langue allemande sont abordées à part.

Mon enfant sera-t-il bilingue à la fin de l’école élémentaire ? Quel est le niveau de langue visé à la fin de l’école élémentaire ?

En fin de scolarité à l’école élémentaire, les niveaux de langue visés sont :
le niveau A2 dans les activités langagières : parler, lire, écrire ;
le niveau B1 dans l’activité langagière : écouter et comprendre
selon les niveaux de compétences décrits par le Cadre européen commun de référence pour les langues (https://eduscol.education.fr/cid45678/cadre-europeen-commun-de-reference-cecrl.html).

Que se passe-t-il après le primaire bilingue ?

La continuité se fait entre le primaire et le secondaire bilingue. Les capacités d’expression des enfants s’enrichissent considérablement. C’est à partir du secondaire que les bases acquises au primaire sont vraiment assimilées pour tout le restant de la vie.
L’enseignement approfondi d’autres matières par le biais d’une deuxième langue ouvre aux enfants les portes d’une expression plus variée

Peut-on sortir du cursus bilingue en fin de cycle ou en fin d’année scolaire ?

En principe et sauf raison majeure (déménagement dans une autre commune, une autre académie, …) les parents s’engagent moralement à maintenir leur enfant dans le cursus bilingue de la maternelle à la fin de la scolarité obligatoire.
Il est très fortement déconseillé de faire du « tourisme pédagogique » et retirer l’enfant après un ou deux ans d’enseignement bilingue. L’enseignement bilingue n’aura de résultats que dans la durée.
La sortie de cursus est une décision qui va à l’encontre de la cohérence éducative et de la continuité des parcours d’apprentissage de l’enfant. Quelle que soit la raison des parents (crainte de ne pas être en capacité de suivre le travail scolaire de l’enfant en allemand, difficultés scolaires, …) il est essentiel, sur le versant de l’intérêt de l’enfant, de mener une année scolaire voire un cycle jusqu’à son terme avant d’envisager un changement de cursus.
Si la décision de sortie de cursus est malgré tout souhaitée, il convient de prendre contact avec le directeur/la directrice de l’école qui indiquera la procédure à suivre : courrier à l’inspecteur/trice avec demande officielle de changement de cursus.

Mon enfant a des difficultés scolaires : dois-je le sortir du cursus bilingue ?

Une classe bilingue est une classe comme les autres. Tout élève peut rencontrer des difficultés au cours de sa scolarité, qu’il soit en cursus monolingue ou bilingue. Si c’est le cas, il convient dans un premier temps de prendre contact avec l’équipe pédagogique de l’école afin de faire le point et convenir des remédiations possibles (soutien, différenciation pédagogique, activités pédagogiques complémentaires, tutorat entre élèves, aide aux devoirs, …)
Les parents sont invités à faire preuve de patience et de confiance tant dans les capacités de leur enfant que dans le professionnalisme des enseignants.
Néanmoins, en cas de difficultés pérennes risquant de mettre en péril la réussite scolaire de l’enfant, une fois que toutes les options d’aide auront été explorées, la question de la pertinence d’un maintien en cursus bilingue peut se poser au regard de la surcharge cognitive qui peut quelquefois s’avérer problématique. En cas de difficultés avérées, il peut en effet être préférable de retirer l’enfant du cursus.

Comment se fait la liaison entre l’enseignement bilingue et l’enseignement monolingue si mon enfant est amené à rejoindre le système monolingue par la suite ?

Il n’y a pas de problèmes, les programmes d’enseignement des filières bilingues sont ceux de l’Education Nationale. Les enfants bilingues auront le même niveau en français et dans les autres matières que les enfants de l’enseignement monolingue. Le seul problème, en vérité, sera que votre enfant ne bénéficiera plus des atouts du bilinguisme. Alors, s’il vous arrive de déménager dans une ville non pourvue en offre bilingue, adressez-vous à nous pour que votre enfant puisse continuer à avoir la chance d’être bilingue !

Mon enfant est dyslexique : le maintien dans le cursus bilingue n’est-il pas contre-indiqué ?

Pour un enfant dyslexique, l’allemand peut s’avérer moins problématique que le français, et surtout que l’anglais : la langue allemande s’écrit comme elle se prononce et se prononce comme elle s’écrit, quasiment comme l’italien… En ce sens, deux jours d’allemand par semaine peuvent le cas échéant faciliter les apprentissages. Néanmoins, en cas de difficulté scolaire liée à une surcharge cognitive chez l’enfant, il convient de solliciter l’avis du corps médical.

Les échanges avec l’Allemagne sont-ils fréquents ?

L’apprentissage de l’allemand en Alsace peut tirer profit de la proximité géographique avec les pays voisins. De la maternelle à la terminale, l’académie propose de nombreuses actions transfrontalières : sorties culturelles en pays germanophone, rencontres de classes partenaires, formations franco-allemandes, projets culturels, échanges d’enseignants, échanges individuels de collégiens ou lycéens, stages en entreprise. Ces dispositifs, soutenus financièrement par les collectivités territoriales, permettent de donner tout son sens à l’apprentissage de l’allemand dans le cadre scolaire et de développer la coopération culturelle transfrontalière.